Une bonne photo, c’est savoir où se tenir
Ansel Adams
L’astrophotographie est une catégorie particulièrement intéressante de la photographie. Les scènes les plus mémorables de la Voie lactée mettent souvent en scène un avant-plan terrestre intéressant. Qu’il s’agisse d’arbres, de montagnes ou de tout autre élément, savoir composer son image pour guider l’œil du spectateur vers votre élément principal — la Voie lactée — est une chose essentielle. Avant de vous laisser emporter par le côté technique de la mise en place de votre prise de vue, prenez le temps de planifier la composition de la photo et le message que vous souhaitez transmettre au spectateur.
Prenez le temps d’explorer de jour
Il est extrêmement utile de faire des explorations de jour pour trouver un cadre idéal pour votre image. Cela permet d’identifier les éléments intéressants qui s’y trouvent et que vous pourriez inclure dans votre composition. De jour, vous pourrez trouver votre cadre et explorer différents points de vue beaucoup plus facilement et rapidement.
Si vous voulez photographier une étonnante astrophoto avec un grand champ de vu, vous devez savoir exactement dans quelle direction prendre votre photo, à quelle heure la Voie lactée apparaîtra et comment vous utiliserez le premier plan dans la composition.
Savoir où la Voie lactée apparaîtra
Avec un peu d’aide de la technologie, aujourd’hui vous pouvez utiliser votre téléphone et la réalité augmentée pour superposer sur votre smartphone l’endroit où le ciel apparaîtra, à votre emplacement, à n’importe quelle heure de la nuit. Cela est utile pour explorer et trouver la composition parfaite.
Il est important d’en tenir compte en fonction de votre situation géographique. La Voie lactée apparaît différemment dans l’hémisphère nord et dans l’hémisphère sud.
Par exemple, une photographie horizontale de la Voie lactée (ci-dessous) est presque impossible dans l’hémisphère nord.
Inversement, une Voie lactée verticale qui inclut le noyau à l’horizon ne peut pas être photographiée que depuis la majeure partie de l’hémisphère sud.
Il est donc extrêmement important d’aligner vos attentes sur ce qui est possible depuis votre position.
Planifiez votre composition
En ce qui concerne la composition, l’astrophotographie n’est pas très différente de la photographie normale de paysage de jour. Certaines techniques de composition traditionnelles peuvent aider votre photo à paraître équilibrée et plus attrayante, plus impactante. Prendre une bonne photo, c’est savoir faire fonctionner tous les éléments ensemble.
La règle des tiers
C’est l’une des « règles » les plus connues de la composition des paysages. Divisez simplementl’image en tiers, horizontalement et verticalement, ce qui donne 9 parties. La théorie qui sous-tend cette opération consiste à placer des points d’intérêt à l’endroit où ces lignes se croisent dans votre grille.
Au-dessus, l’arbre est le principal point d’intérêt avec la Voie lactée en toile de fond. Cela montre au spectateur la singularité d’un arbre isolé dans un paysage désertique par ailleurs plat.
Cela contribue à équilibrer la photo et tend à rendre la composition plus attrayante.
Pour l’astrophotographie, cela peut également se traduire par la recherche d’un équilibre où le premier plan et le ciel s’intègrent bien dans cette grille. Le plus souvent, le ciel nocturne peut dominer les 2/3 de la composition et le premier plan serait le 1/3 inférieur (Remarque : utilisez ce point comme point de départ pour les images à très grand champ. Mais il n’est pas rare de donner au premier plan moins de 1/3)
Même s’il ne faut pas oublier que les règles sont faites pour être enfreintes, la règle des tiers bien que non essentielle dans votre composition, vous aidera certainement à obtenir une photo naturelle et équilibrée, surtout si vous débutez.
Les lignes directrices
Cette technique consiste à attirer l’attention du spectateur sur le sujet principal en utilisant des lignes dans la composition. Elle donne à l’œil un chemin à suivre, en l’attirant dans la photo.
Pour l’astrophotographie, neuf fois sur dix, le sujet principal est le noyau de la Voie lactée lui-même. Donc, lorsque vous le pouvez, utilisez le paysage pour attirer l’œil vers la Voie lactée.
Par exemple, sur la photo ci-dessus, la route conduit l’œil directement au cœur de la Voie lactée qui s’élève dans le ciel nocturne.
À lire : « 5 règles de composition pour améliorer ses photos »
Utilisez l’objectif approprié à la scène
Comme pour la photographie de paysage, la plupart des astrophotographies sont réalisées avec des objectifs grand-angles. Tout ce qui va d’un objectif 10 mm à 50 mm permet de capturer le ciel efficacement, tout en incluant une partie du paysage terrestre.
Les objectifs grand-angles ont un plus grand champ de vision, ce qui permet de capturer une plus grande partie du ciel. Lorsque vous composez votre photo, prenez en considération la taille et l’échelle de la manière dont la Voie lactée apparaîtra au premier plan avec votre objectif.
Quel objectif devez-vous utiliser ?
10-20 mm : C’est parfait pour les vues qui comprennent beaucoup de ciel et de premier plan. Le cœur de la Voie lactée lui-même apparaîtra plus petit, mais une plus grande partie du ciel et des environs sera visible.
20-35mm : Cela augmentera la taille du noyau de la Voie lactée sur votre photo, ce qui fera du noyau lui-même un point focal plus important. Plutôt que de montrer une vue de tout le ciel, les photos prises à cette distance focale comporteront plus de détails dans la structure de la Voie lactée.
35-50mm : Idéal pour les photos qui font vraiment entrer le spectateur dans le mélange stellaire de gaz et d’étoiles. C’est la distance focale que vous souhaitez utiliser pour photographier des silhouettes de personnes devant un ciel nocturne, et des paysages avec un champ de vision étroit, comme un sommet de montagne.
Au-delà de 50 mm : Ici, vous commencez à entrer dans le domaine de la photographie à longue exposition avec suivi (utilisation d’un tracker pour compenser le mouvement de la Terre). Des focales plus longues comme celle-ci sont normalement utilisées pour les objets du ciel profond, et nécessitent un montage spécialisé pour suivre le ciel lorsqu’il se déplace.