Il est important de se rappeler que nous partageons notre planète avec un grand nombre d’organismes différents. Il est essentiel de respecter son environnement et de comprendre l’éthique de la photographie d’animaux sauvages. La citation suivante résume bien l’objet de cet article :
Ne prenez que des photos, ne laissez que des empreintes, ne tuez que le temps – Anonyme
Les discussions sur l’éthique de la photographie animalière surgissent constamment sur les réseaux sociaux. Je crois fermement que les photographes animaliers devraient suivre un code de conduite assez basique, partagé par la grande majorité des professionnels du secteur.
Le guide suivant a été adopté par un certain nombre de concours photographiques majeurs, et vous devriez envisager d’en faire le fondement de votre approche en tant que photographe de nature.
Ne pas déranger
Lorsque vous vous déplacez dans une zone, il est important d’être silencieux et discret. Non seulement vous augmentez ainsi vos chances de voir quelque chose, mais vous réduisez également le dérangement de votre sujet.
Effrayer intentionnellement un animal en criant ou en jetant des objets vers lui peut être plus problématique qu’on ne le pense. Non seulement la réaction de fuite de l’animal entraîne une dépense d’énergie inutile, mais vous risquez aussi d’effrayer un parent oiseau qui s’éloigne de son site de nidification.
Les animaux ne sont pas les seuls à être dérangés : j’ai entendu d’innombrables fois des photographes se plaindre d’avoir attendu des heures dans une cache, avant d’être rejoints par quelqu’un qui se sentait obligé de parler à plein volume pour être entendu. Il est également important de faire preuve de respect à l’égard de ses pairs.
Respecter la loi
Il existe des lois pour protéger la faune et la flore sauvages, et elles doivent toujours être respectées. Elles s’appliquent à tout le monde, même si vous pensez être prudent. Toute personne qui envisagerait de s’approcher illégalement du nid d’un oiseau protégé, par exemple, n’est probablement pas en mesure de repérer les signes de détresse qu’elle provoque. Les lois sont là pour une raison, et vous pourriez même amener un parent à abandonner ses petits si vous n’êtes pas prudent.
Soyez prudent avec les leurres
Comme pour le point précédent, l’utilisation de leurres (enregistrements de chants et d’appels d’oiseaux diffusés pour attirer les oiseaux) peut perturber le comportement naturel des oiseaux.
Certains photographes et naturalistes affirment qu’il ne faut pas du tout utiliser de leurres, car ils provoquent chez les oiseaux un comportement différent de la normale, ce qui est contraire à l’éthique. Il en va de même pour l’utilisation de modèles de leurres pour attirer les mâles pendant la saison de reproduction.
Quelle que soit votre opinion sur ce point, vous ne devriez jamais utiliser d’enregistrement pendant la saison de reproduction, car cela peut perturber le comportement normal d’un oiseau. Par exemple, lorsqu’un mâle devrait défendre son territoire contre de vrais intrus, il pourrait passer son temps à essayer de repousser l’oiseau inexistant que vous imitez.
Ne pas utiliser d’appâts vivants
Utilisez plutôt des appâts morts (à condition qu’ils proviennent d’une source éthique, par exemple en ramassant des animaux morts sur la route pour les oiseaux de proie), tant que cela ne met pas l’animal en danger.
Il peut même être bénéfique de fournir une nourriture supplémentaire à certains animaux pendant l’hiver.
L’utilisation appâts vivants n’est pas acceptable. Si les animaux tuent naturellement d’autres animaux, il ne nous appartient pas d’en sacrifier un pour une image.
Cette pratique est très mal vue par la communauté des photographes. Elle n’en vaut pas la peine et une image éthique est bien plus gratifiante.
Ne pas déranger les nids
Il est triste de devoir écrire ce point dans cet article, mais certaines images circulant sur les sites de partage de photos le rendent nécessaire. Certains photographes ont en effet retiré des bébés oiseaux bien trop jeunes pour quitter le nid et les ont placés de manière « photogénique » sur des perchoirs. La mère vient ensuite les nourrir à l’extérieur du nid, et ils prennent ce qu’ils croient être une photo incroyable. Il s’agit tout simplement d’une photo qui témoigne d’un mépris flagrant pour le bien-être des oiseaux.
Soyez attentif aux signes de détresse
Si vous photographiez un animal et qu’il semble en détresse, ne continuez pas à le faire. Un exemple parfait est celui d’un oiseau que vous apercevez dans un arbre et dont vous vous rapprochez pour prendre des photos. S’il commence à voler autour de vous, il est probable que vous vous trouviez près d’un nid et que vous causiez de la détresse à l’oiseau. Reculez et allez ailleurs.
De nombreux oiseaux peuvent être photographiés au nid, mais les déranger au point qu’ils gaspillent beaucoup d’énergie à vous poursuivre reste contraire à l’éthique.
Au lieu de cela, vous pourriez peut-être placer une cachette à une certaine distance du nid. Laissez-la là pour qu’ils s’y habituent et, au bout d’une semaine environ, vous pourrez vous y faufiler discrètement. Vous aurez alors toutes les chances de pouvoir photographier à votre guise un sujet qui n’aura pas été dérangé.
Conclusion
Si vous avez une idée sur la manière de capturer une image et que vous vous demandez si elle est éthique ou non, il est fort probable qu’elle ne le soit pas. Il est de la plus haute importance de donner la priorité à la faune et à la flore. Une image ne vaut pas la perturbation, voire la vie, d’un animal.
Les photographes qui s’écartent de ce code d’éthique peuvent le faire parce qu’ils sont attirés par la recherche d’une image spectaculaire. Toutefois, cette éthique de la photographie animalière n’est pas là pour entraver votre créativité photographique. Un bon photographe sera capable de produire des images incroyables en toute sécurité dans les limites de cette éthique.